Mi-septembre 2018, le Président de la République a présenté son plan de réorganisation du système de santé. Difficile de ne pas partager les diagnostics sur les difficultés d’accès aux soins, sur la crise de l’hôpital public ou les insuffisances des offres de premier recours. Mais identifier un problème ne garanti pas d’y répondre avec les bonnes solutions. En y regardant de près, force est de constater que l’ambition du plan santé est très en deçà de ce qu’il faudrait pour améliorer l’accès aux soins.

Des intentions, mais pas de moyens

 Les mesures proposées allant dans le sens d’une réorganisation collective de la médecine de ville via les Communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS), ou d’une revalorisation des hôpitaux de proximité, vont dans la bonne direction. Il en va de même pour la volonté de réduire la place de la tarification à l’acte, puisque cette dernière n’a finalement conduit qu’à transformer le service public hospitalier en un conglomérat de supermarchés dédiés aux soins. Pour autant, il ne suffit pas d’annoncer « la suppression du numerus clausus » pour résoudre le problème des déserts médicaux. L’augmentation de l’objectif national de dépenses d’assurance maladie (ONDAM) de + 2,5 % en 2019, soit une rallonge de 400 millions d’euros, est une bien maigre consolation quand le gouvernement demandait aux hôpitaux un milliard d’euros d’économies en 2018 et qu’il exige un allègement supplémentaire de 1,2 milliards sur la masse salariale d’ici 2022.

En tenant compte de l’inflation, la stricte reconduction des moyens nécessiterait une augmentation de l’ONDAM de près de 4 %. La proposition du gouvernement est très en deçà de ce qu’il faudrait.

Quid des centres de santé ?

 La réorganisation des soins doit être beaucoup plus profonde et toutes les solutions doivent être mobilisées. Cela passe notamment par le développement sur tout le territoire des centres de santé.

Les Centres de santé sont les seules structures permettant de répondre aux besoins des patients et aux aspirations des professionnels de santé en termes de médecine d’équipe, d’accès aux plateaux techniques et de salariat. Ils sont trop peu intégrés dans le plan santé alors que les exemples ne manquent pas pour illustrer leur rôle indispensable dans l’accès aux soins, notamment en zones défavorisées. C’est pourquoi les Mutuelles de France demandent un plan d’urgence de développement des centres de santé et la mise en œuvre des financements nécessaires à la sécurisation de leur modèle économique.