Pour dépasser les tabous et faire tomber les barrières de l’accès aux soins, des mesures ambitieuses doivent être prises afin de garantir la prise en charge dès l’apparition des premiers symptômes pour que chaque individu puisse bénéficier du soutien et des traitements dont il a besoin.

La pandémie de COVID-19 a dégradé encore une situation déjà préoccupante du point de vue de la santé mentale, et qui ne s’est guère résorbée depuis. Les troubles mentaux affecteraient près d’1 personne sur 5, avec des délais de diagnostic alarmants allant jusqu’à 8 à 10 ans entre l’apparition des premiers signes et le dépistage des troubles. Ce retard a, dans certains cas, pour effet une aggravation profonde.

Les chiffres sont particulièrement préoccupants chez les étudiants, parmi lesquels 46% souffrent de symptômes dépressifs. Chez les 15-24 ans en général, on observe une hausse dramatique des tentatives de suicide de plus de 60% entre 2017 et 2021.

Face à cette crise grandissante, les réponses actuelles ne semblent pas à la hauteur des enjeux

Le dispositif MonPsy est un premier pas timide dans la bonne direction, il faudra pousser plus loin ce dispositif pour répondre efficacement au défi de la santé mentale :

  • L’obligation de passer par un médecin généraliste pour obtenir une prescription est une barrière supplémentaire, d’autant plus difficile à surmonter si l’on considère l’insuffisance de formation des médecins généralistes à la santé mentale et la reconnaissance des troubles mentaux.
  • Les remboursements proposés, avec 40 euros pour la première séance et 30 euros pour les suivantes, ne correspondent pas à la réalité des consultations, dont les tarifs oscillent entre 60 et 80 euros, cet écart n’incite pas les professionnels à s’inscrire sur ce dispositif.
  • Enfin, il est essentiel de ne pas plafonner le nombre de séances remboursées. Les processus thérapeutiques en santé mentale sont souvent longs et complexes, nécessitant parfois un suivi prolongé pour obtenir des résultats significatifs. Limiter arbitrairement le nombre de séances remboursées risque de compromettre ces processus et de priver les patients d’un soutien essentiel.

Déjà pionnière en matière de prise en charge de la santé mentale, la Mutualité a mis en place, immédiatement après la crise COVID, et ensuite pérennisé, des dispositifs de remboursements forfaitaires plus significatifs.

La FMF demande à travers son cahier de proposition :

De manière opérationnelle, la création d’une nouvelle catégorie de professionnels de santé regroupant les professions de soins psychiques, les psychologues-psychothérapeutes, les psychanalystes est une priorité. Cela permettra d’ancrer une nouvelle approche de la santé mentale, dont les pratiques seraient mieux encadrées avec l’ensemble des professionnelles contribuant aux soins ; cela permettant d’encourager une meilleure prise en charge par la Sécurité sociale.

>>> Retrouvez l’ensemble de nos propositions dans notre cahier Lasantéestundroit