Les délégués des Mutuelles de France, réunis en Congrès à Saint Etienne les 17, 18 et 19 octobre 2017, ont rappelé avec force leur ambition de progrès social, leur attachement à la Sécurité sociale et à notre système de protection sociale solidaire. Après avoir débattu et échangé sur les grands sujets d’actualité, ils ont insisté sur la nécessité d’un renouvellement profond de l’activité mutualiste et défini des pistes de réflexion au service du progrès social, en France comme en Europe.

Face à la crise démocratique, économique et sociale que traverse notre pays, les délégués des Mutuelles de France réaffirment avec force leur attachement aux valeurs qui sont au cœur de l’engagement mutualiste et républicain :

  • la liberté, qui ne doit pas être remise en cause au nom d’une prétendue sécurité ;
  • l’égalité qui doit être l’alpha et l’oméga de toutes les politiques publiques ;
  • la fraternité, indispensable pour combattre ceux qui veulent nous diviser et,
  • la solidarité comme valeur moderne indispensable pour l’avenir de notre société.

 

Ces trois dernières années ont été marquées par la poursuite des réformes conduisant à toujours plus de transfert sur les ménages et sur les mutuelles et à toujours plus de segmentation des populations dans la complémentaire santé, mettant en difficulté les mécanismes de solidarité intergénérationnelle et interprofessionnelle défendus depuis des décennies par les mutualistes.

Le déroulement de la dernière campagne électorale et les premières mesures prises par le nouveau gouvernement inquiètent légitimement les militants des Mutuelles de France. Ils considèrent que derrière les artifices de communication, c’est bien une politique programmée de recul des droits sociaux qui est mise en œuvre.

La présentation du premier PLFSS du quinquennat il y a quelques jours en est la démonstration. Avec la hausse de deux euros du forfait hospitalier, la nouvelle majorité renoue avec la stratégie éculée du transfert de charges sur les malades. Plus de 200 millions d’euros leur seront ainsi directement prélevés dès l’année prochaine.

Par ailleurs, les 4,2 milliards d’euros d’économies supplémentaires demandés cette année à la Sécurité sociale auront des conséquences directes sur l’accueil des usagers, l’accompagnement des personnes vulnérables et leur orientation dans le système de santé, la qualité des soins à l’hôpital et les conditions de travail des agents.

Les délégués des Mutuelles de France rappelle avec force que le service public hospitalier est indispensable pour garantir la prise en charge des besoins de santé des populations.

Ces premières mesures sont contradictoires avec l’objectif affiché du gouvernement de parvenir à un reste à charge 0 pour les patients, notamment en audioprothèse, optique et dentaire. Sur ce sujet, si les Mutuelles de France sont prêtes à participer à la réflexion annoncée, elles avancent trois conditions :

– une hausse significative de la participation des régimes obligatoires dans ces trois domaines,

– la définition de tarifs opposables publics,

– la suppression de toutes les taxes sur les mutuelles.

D’autre part, les Mutuelles de France réaffirment leur attachement à un financement de la Sécurité sociale assis sur le principe d’une cotisation sociale, élargie à l’ensemble des richesses produites.

Durant les trois journées de Congrès, les délégués des Mutuelles de France ont travaillé aux évolutions du mouvement mutualiste, formulé des propositions et défini des axes de travail pour :

  • Un renouvellement de nos activités : pour apporter, malgré les contraintes règlementaires et prudentielles, des réponses toujours plus innovantes et globales aux besoins des populations en matière de couverture santé, de services de soins et d’accompagnement mutualiste.
  • Un renouvellement de notre militantisme : pour redonner corps aux actions militantes de proximité et rénover la gouvernance de nos structures facilitant ainsi l’arrivée de nouveaux militants
  • Un renouvellement et un renforcement de notre fédéralisme : pour dynamiser l’animation politique de notre mouvement dans tous les territoires et contribuer à l’élaboration collective de solutions pour les groupements adhérents.

 

Dans ce cadre, les délégués des Mutuelles de France continueront d’agir au quotidien pour le droit à la santé, l’accès aux soins de tous, et, aux côté de l’ensemble des acteurs du mouvement social, pour une société plus juste et plus solidaire.