Le prix Louis-Calisti a été lancé en 2022, année du centenaire de la naissance de Louis Calisti, militant syndical et militant mutualiste, ancien résistant, qui a compté dans l’histoire de la protection sociale en France dans la deuxième moitié du 20e siècle. Pour créer ce prix, la Fédération des mutuelles de France a noué un partenariat avec la Fondation Jean-Jaurès, première des fondations politiques françaises qui promeut le progrès et la démocratie, et le magazine mutualiste de la santé engagée Viva, édité par une coopérative.
Douze candidatures ont été reçues pour la première édition de ce prix, en 2023 : cinq candidatures en droit, quatre en sociologie, deux en économie et une en sciences de gestion. Huit femmes et quatre hommes ont préparé leurs thèses ou mémoire de master II dans 10 établissements différents : Conservatoire national des arts et métiers (CNAM), École des hautes études en sciences sociales (EHESS), universités de Lille, Lorraine, Lyon 1, Montpellier, Nanterre, Sorbonne Paris-Nord, et Sorbonne Université.
Après avoir travaillé tout l’été pour découvrir les travaux soumis à son examen, le jury s’est réuni le 5 septembre 2023. Il a décidé d’attribuer le prix Louis-Calisti 2023 à Coralie Larrazet pour sa thèse de droit soutenue en 2021 à l’Université de Lorraine : la solidarité dans la protection sociale des travailleurs non-salariés. Le prix spécial du jury a été attribué à Benoit Carini-Belloni pour sa thèse de sociologie soutenue en 2022 à l’université Sorbonne Paris-Nord : Dynamiques professionnelles et spatiales de l’offre de soins primaires. Étude sociologique des centres de santé en France (19e – 21e siècles).
Alors que le droit de la protection sociale s’est largement construit en articulation avec le droit du travail salariés, notamment dans la deuxième moitié du 20e siècle, Coralie Larrazet explore le droit de protection sociale des travailleurs non-salariés, domaine incontournable avec l’émergence des travailleurs de plateforme numérique et le développement de l’auto-entreprenariat, souvent synonymes de précarité. Fait notable, la thèse de Coralie Larrazet formule une série de propositions et de pistes de réflexion pour que le droit contribue à la justice dans la protection sociale des travailleurs non-salariés. Le prix Louis-Calisti lui a été remis lors du congrès de Marseille des Mutuelles de France par Patrice Fort, vice-président de la FMF qui préside le jury. Vous pouvez revoir la cérémonie ici et l’interview de Coralie Larrazet, là.
Si la recherche d’un avenir solidaire est la raison d’être du prix Louis-Calisti, l’histoire en est un terreau souvent fertile. C’est pourquoi le jury ne pouvait ignorer le travail également remarquable, de Benoit Carini-Belloni. Il a reçu le prix spécial du jury. Sa thèse de sociologie étudie les mouvements socio-historiques des centres de santé en France depuis le 19e siècle. A travers l’études des différentes formes d’organisations, de gestion, à travers les différentes logiques professionnelles à l’œuvre dans les centres de santé, Benoit Carini-Belloni étudie une part de l’histoire de la mutualité en France, cette « grande semeuse de progrès social » pour reprendre le titre du livre de Charlotte Siney-Lange[1].
La deuxième édition du prix Louis-Calisti pour la recherche pour une protection sociale solidaire est lancée et les informations utiles pour déposer sa candidature sont là.
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[1] Charlotte Siney-Lange, La Mutualité. Grande semeuse de progrès social, Editions de La Martinière, 2018