Aujourd’hui, en France, plus de 8,3 millions de personnes aident un proche en situation de perte d’autonomie, soit une personne sur huit. Pourtant, malgré l’ampleur du phénomène, la situation des aidants est encore peu visible aux yeux des institutions.

En 2016, la loi d’adaptation de la société au vieillissement (ASV) a bien permis de reconnaître et de mieux soutenir les proches aidants. Malheureusement, depuis, peu d’avancées ont été réalisées.

Alors que le vieillissement de la population va accentuer le poids qui pèse sur les proches aidants si rien n’est fait, il est de la responsabilité de la solidarité nationale de s’emparer pleinement de cette question. C’est cette position que les Mutuelles de France ont défendue lorsqu’elles ont été auditionnées par le député des Bouches-du-Rhône, Pierre Dharréville, le 10 janvier dernier dans le cadre de sa mission parlementaire sur les aidants familiaux.

Une responsabilité collective qui appelle un fort engagement des pouvoirs publics

Si la question des proches aidants est aussi prégnante, c’est avant tout parce que les pouvoirs publics n’apportent pas de réponse satisfaisante à la situation des personnes en perte d’autonomie. Pour aider les aidants, il convient en premier lieu d’aider les personnes dépendantes.

S’agissant de la perte et du maintien en autonomie, il existe de fortes inégalités selon l’origine sociale et le lieu de résidence. Le manque de place dans les établissements d’accueil et d’accompagnement publics oblige parfois les personnes précaires dépendantes à rester dans un domicile qui n’est pas adapté, ou à emménager chez leur proche aidant.

Il est urgent que l’État investisse dans les EHPA et les EHPAD mais aussi dans le maintien à domicile pour les personnes qui le souhaitent et le peuvent.

Pour un vrai statut de l’aidant proche

Sur la situation spécifique des aidants, des progrès ont accompagné le vote de la loi ASV en 2016, avec entre autre la création d’un congé spécifique. Méconnu, sans souplesse, insuffisamment indemnisé : les critiques qui l’accompagnent sont nombreuses. Entendre celles-ci permettra de faire évoluer le droit et d’améliorer sensiblement le quotidien de millions de personnes. C’est ce que propose le député des Bouches-du-Rhône, Pierre Dharréville, rapporteur d’une mission sur le sujet.

Il avance trois évolutions principales :

1/ Le développement d’un vrai congé du proche aidant, qui ouvrirait la possibilité de fractionner son temps, de renouveler son congé, mais aussi de bénéficier d’un temps de « répit »

2/ La création d’une indemnité pour reconnaître la valeur du travail effectué auprès des personnes en perte d’autonomie

3/ L’amélioration de la formation et du suivi médical pour rompre avec l’isolement et prévenir les problèmes de santé des aidants.

Les Mutuelles de France se félicitent de ces recommandations qui rejoignent leurs revendications. Elles seront attentives aux débats qui se dérouleront à l’Assemblée nationale lors de l’étude de la proposition de loi de Pierre Dharréville.