Les effets attendus de l’appel d’offre ACS
Selon le Ministère de la Santé, la mise en concurrence des mutuelles et des assurances a permis une baisse des prix de 36% pour les contrats les moins chers à 14% pour les haut de gamme. Les Mutuelles de France dénoncent une sélection basée sur la contraction des coûts qui va à l’inverse de notre préoccupation sur les besoins d’accompagnement des bénéficiaires potentiels, moyen tangible de réduire le non-recours.
Ces 11 contrats proposeront trois niveaux de garanties. Ils font courir le risque d’une segmentation toujours plus accrue des populations au sein même du dispositif ACS. En outre, les Mutuelles de France regrettent cette sélection imposée qui réduit drastiquement la liberté de choix de leur complémentaire santé pour les populations précaires financièrement.
Un pas de plus vers la segmentation de l’accès à la complémentaire santé
Le gouvernement semble s’être engagé définitivement sur la voix dangereuse de la restriction de la liberté de choisir sa complémentaire santé et de la segmentation des populations. Après l’ANI qui imposera à tous les salariés leur couverture, les bénéficiaires de l’ACS se voient aiguillés vers un panier d’offres sélectionnées exclusivement pour eux. Par ailleurs, le Président de la République a laissé entendre lors du Congrès de la Mutualité française, en juin dernier, qu’un dispositif spécifique d’accès à la complémentaire santé à destination des retraités serait crée. Si cette information se confirme, il s’agirait de la 9ème voie d’accès à une complémentaire santé.
Les Mutuelles de France dénoncent l’injustice d’un système qui concentre les aides publiques sur les contrats collectifs. Ce cadeau fiscal injustifié sera d’autant plus amplifié avec la généralisation de l’ANI. Une meilleure répartition de l’argent public permettrait de couvrir efficacement l’ensemble de la population sans recourir à une gestion segmentée, par à-coups, qui témoigne de l’incapacité politique à réformer en profondeur un système de complémentaire stratifié.