La question de la protection sociale a été au cœur des négociations sur l’emploi menées par les partenaires sociaux. La généralisation de la couverture complémentaire des salariés ne doit pas se faire au détriment de la Sécurité sociale et du reste de la population.
Depuis leur mise en place, les contrats collectifs ont participé au recul de la Sécurité sociale. L’aboutissement de cette logique est un système à deux vitesses dans lequel la protection sociale est liée au contrat de travail et laisse sur le coté des millions de personnes.
Notre protection sociale est avant tout assise sur un haut niveau des régimes obligatoires. C’est la Sécurité sociale qui garantit la solidarité et l’universalité du système.
Les Mutuelles de France réaffirment que l’amélioration réelle de la couverture des salariés et de l’ensemble des Français ne peut s’envisager qu’en renforçant le régime obligatoire de Sécurité sociale solidaire et universel. La réforme de son financement annoncée par le gouvernement pour cette année en constitue une étape majeure.
La couverture maladie complémentaire doit favoriser l’accès aux soins pour tous. Comment admettre que les chômeurs, les retraités, les fonctionnaires, les étudiants soient exclus des 4,3 milliards d’euros d’aides publiques à la complémentaire réservées aux contrats collectifs et aux professions libérales, dont une grande partie vient en diminution des ressources de la Sécurité sociale ? Le budget alloué à la CMU-C et à l’ACS n’est lui que de 1,9 milliards d’euros en 2011.
Assurer l’accès de tous à une complémentaire santé solidaire réclame de faire cesser cette injustice. C’est pourquoi, les Mutuelles de France se prononcent pour la création d’un fonds de mutualisation regroupant toutes les aides publiques au bénéfice de l’ensemble de la population et le renforcement des critères de solidarité ouvrant droit à ces aides.
Montreuil, le 14 janvier 2013