La Fédération des mutuelles de France condamne avec fermeté le démantèlement brutal, mené cette nuit
par la police nationale, du campement éphémère place de la République qui rassemblait des réfugiés
expulsés de Saint-Denis et restés sans hébergement. Elle réprouve tout autant la proposition de loi dite
« sécurité globale », globalement liberticide, concoctée par la majorité parlementaire avec le soutien du
gouvernement et actuellement examinée par le Parlement.

Alors que nous devons, plus que jamais, mobiliser notre énergie pour lutter contre la pandémie de Covid-19,
combattre la misère qu’elle propage, protéger les personnes précaires et garantir le droit à la santé de chacune
et chacun, le gouvernement lance la police nationale à la chasse aux réfugiés, aux manifestants et aux
journalistes. Cette réaction sécuritaire, autoritaire et violente face aux injustices sociales qui s’aggravent est
inacceptable.

La liberté de la presse, la liberté d’expression, ne sont pas des décors de la République. Elles en sont la
condition et la substance, aux côtés de l’égalité, de la fraternité, de la justice sociale et du droit à la santé. Rien
de tout cela n’est négociable.

Ce n’est pas en restreignant la liberté des journalistes que s’améliore la qualité de l’information. Ce n’est pas
en entravant le mouvement social que sont rétablies la justice et l’égalité. Ce n’est pas en pourchassant les
réfugiés que l’on « renoue avec la France humaniste » comme s’en vantait le candidat Macron en 2017. Face
à cette fuite en avant, l’Union européenne a d’ailleurs rappelé la France à l’ordre.

La Fédération des mutuelles de France appelle les militants mutualistes à prendre part, dans le respect des
précautions sanitaires, aux rassemblements organisés partout en France contre la proposition de loi dite
« sécurité globale ». A Paris, le rendez-vous est donné samedi 28 novembre à 14 heures, place de la
République.