Les nouvelles dispositions pour les bénéficiaires de l’ACS entrent en vigueur aujourd’hui. Le gouvernement communique largement sur le bénéfice supposé pour les populations concernées, faisant fi du caractère discriminatoire de cette mesure.

 

En effet,

  • En leur imposant leur organisme de complémentaire santé et leur couverture, cette mesure prive les bénéficiaires de l’ACS de leur liberté de choix, et les renvoie à un statut d’assurés sociaux de seconde zone.
  • En créant ce que l’on peut qualifier des « mutuelles pour pauvres », le gouvernement accentue la segmentation des populations et casse un peu plus les solidarités au sein de notre système de protection sociale.
  • En exigeant des opérateurs des prix toujours plus bas, il empêche les mutuelles de poursuivre dans de bonnes conditions le travail d’orientation et d’accompagnement de ces populations dans le système de santé.

 

Différentes études démontrent pourtant que c’est par un meilleur accompagnement des populations qu’il sera possible d’augmenter significativement le taux de recours à ce droit.

Les Mutuelles de France rappellent à cette occasion que superposer des dispositifs spécifiques de complémentaire santé porte atteinte à l’universalité des droits et ne fait qu’accroître les inégalités sociales de santé. Pour autant, fidèles à leurs valeurs, elles continueront d’agir pour l’accès à la santé des populations les plus précaires, et poursuivront leur engagement pour faire évoluer ce dispositif injuste et complexe.

Elles réaffirment que pour résoudre les inégalités dans l’accès à la complémentaire santé, il est urgent de remettre à plat un système d’aides (CMU, ACS, ANI, …) coûteux, injuste et inefficace.

 

Montreuil, le 1er juillet 2015