S’il faut regarder le « plan d’urgence pour l’hôpital » du gouvernement à la loupe, c’est pour arriver à le voir, tellement il est petit, étriqué, limité.

 

Les dépenses hospitalières du projet de loi de financement de la sécurité sociale augmenteront de 2,4% en 2020, au lieu des 2,1% initialement prévues et toujours très loin des 4,4% nécessaires. C’est donc un petit allègement du plan d’économie qui assèchera cette année encore les finances de l’hôpital public.

 

En reprenant 3,3 milliards d’€ par an, pendant 3 ans, des 30 milliards d’€ de dette hospitalière, le gouvernement ne « restaure » pas « l’équilibre financier des établissements » mais se contente d’octroyer une petite bouffée d’oxygène à 1 300 établissements victimes d’une décennie d’austérité.

 

Pour accroitre les rémunérations le gouvernement refuse d’augmenter les salaires et choisit l’astuce du versement de primes. Avec 66€ nets par mois pour les infirmiers et les aides-soignants en région parisienne et 20€ nets par mois d’intéressement décidée par chaque établissement, on peut parler de primes modiques qui ne répondent ni à la souffrance des personnels, ni à leur surmenage, ni à leurs conditions de travail dégradées, en région parisienne ou ailleurs en France.

 

Enfin, les 150 millions d’€ dédiés aux « investissements du quotidien » représentent, en moyenne, un peu plus de 100 000 € par établissement du secteur public, soit 300 € « quotidiens », justement !

 

Après leurs annonces du 14 juin, du 2 septembre et du 9 septembre ponctuant 8 mois de mouvement social des personnels hospitaliers, le premier ministre et la ministre de la santé ajoutent aujourd’hui du cosmétique au dérisoire. La Fédération des mutuelles de France dénonce ce mauvais plan pour l’hôpital public, par ailleurs muet sur la crise des EHPAD.

 

En concluant sa conférence de presse, le premier ministre a parlé de « principe de confiance » à l’égard des professionnels de l’hôpital. Visiblement il leur fait surtout confiance pour continuer à gérer la pénurie.

 

À Montreuil, le 20 novembre 2019

 

Contact Presse : Arnaud RESTEGHINI – arnaud.resteghini@mutuelles-de-france.fr

Denis QUINQUETON – denis.quinqueton@mutuelles-de-france.fr