La Fédération des mutuelles de France s’est historiquement engagée aux côtés des victimes de l’amiante et de leurs familles pour faire émerger la question de l’amiante dans le débat public, dénoncer un scandale sanitaire mais également pour obtenir réparation en justice. Ceci s’explique par les racines même de notre Fédération fermement ancrées dans les mutuelles ouvrières. A titre d’exemple, la Mutuelle d’entreprise Eternit de Paray-le-Monial (Saône-et-Loire) et les mutuelles de la réparation navale, composante des Mutuelles Santé Plus, s’étaient engagées dès 1996 dans l’accompagnement des victimes de l’amiante. La Fédération siège par ailleurs au sein du Conseil d’administration de l’Andeva (Association nationale des victimes de l’amiante).

Temps forts de l’engagement des Mutuelles de France

  • Décembre 2008: les Mutuelles France Plus et le magazine Viva organisent une rencontre internationale sur les problématiques du dépistage, de la reconnaissance des cancers dus à l’amiante ou encore de l’indemnisation des victimes.
  • 12 octobre 2012: présence de la FMF au colloque international « Pour un monde sans amiante » organisé par l’Andeva au Sénat.
  • 13 novembre 2013: la Mutuelle de France Plus avec Mutuelles de France Réseau Santé et les Caper Sud- et Nord-Isère organisent un colloque sur le Suivi Post Professionnel (SPP) et le Suivi Post Exposition (SPE).
  • Présence de la Fédération dans les manifestations à l’appel des associations de défense des victimes
  • Présence de la Fédération lors de différents procès internationaux : Bruxelles (2011), Turin (2012-2013) …

Faire de l’amiante un scandale de santé publique

Garantir la justice et l’impartialité des conditions dans lesquelles se réalisent l’indemnisation et la réparation de toutes les victimes est d’autant plus essentiel que les inégalités sociales de santé restent largement déterminées par le statut social. Si l’espérance de vie progresse globalement, les ouvriers vivent en moyenne sept années de moins que les cadres. Les Mutuelles de France sont totalement disponibles, aux côtés des associations et des syndicats, pour prendre toutes leurs responsabilités afin d’améliorer la prévention des risques sociaux et sanitaires. Ce droit à la santé, ce droit à la prévention doit faire partie intégrante d’un droit reconnu à tous, tout au long de sa vie et de son parcours professionnel.

Les Mutuelles de France n’ont eu de cesse de rappeler la nécessité de rester mobilisés, aux côtés des victimes, de continuer à alerter l’opinion et de poursuivre l’interpellation de la puissance publique car les conséquences de cette catastrophe sanitaire, humaine et sociale sont encore largement devant nous, en France et plus encore dans les pays où l’amiante reste autorisée.

A ce titre, les Mutuelles de France ne peuvent que déplorer l’argument du manque de connaissance scientifique sur lequel s’est appuyée, le 14 avril 2015, la Cour de Cassation pour annuler le procès dit de « Condé sur Noireau »  après plus de 19 ans d’instruction. Il s’agit d’un argument fallacieux, les travaux dénonçant les effets de l’amiante sont connus depuis le début du 20e siècle.

La justice doit juger l’affaire comme une catastrophe sanitaire sans précédent et non seulement comme une simple succession d’affaires d’hygiène et de sécurité au travail sans relations entre elles.

Au-delà de l’action en justice, les Mutuelles de France militent pour améliorer le suivi post exposition (SPE1) et le suivi post professionnel (SPP2). En effet si pour l’ensemble des travailleurs, il existe une surveillance médicale dite « simple » (visite d’embauche, à la demande et avant le départ à la retraite), il reste encore beaucoup à faire en termes de prévention tout d’abord et en termes de surveillance médicale renforcée pour les salariés exposés à des risques comme l’est celui de l’amiante. Les dispositifs existant continuent d’être peu lisibles et accessibles, ils doivent être améliorés. Cet état de fait contribue à la sous déclaration des maladies professionnelles en général et des cancers professionnels en particulier. C’est pourquoi les Mutuelles de France considèrent la santé au travail comme un axe majeur de leur action.


SPE : le salarié est toujours en activité

SPP : le salarié n’est plus en activité (retraite, pré-retraite, chômage)