L’homéopathie n’a pas d’effet thérapeutique autre que l’effet placébo. Ce n’est pas pour autant qu’elle est inutile. Disposer dans l’arsenal thérapeutique d’un placébo inoffensif et peu coûteux a son intérêt. C’est la dérive de la communication des industriels du secteur et de certains praticiens, qui présentent l’homéopathie comme une alternative aux traitements médicamenteux, voire aux vaccins, qui pose un problème de santé publique.

L’homéopathie peut être très dangereuse si elle se substitue aux traitements efficaces ou qu’elle retarde leur mise en œuvre. Dans les cas les plus lourds, elle peut mettre en cause la vie des patients, pas directement par l’absorption de quelques grammes de sucre pur, mais par la non mise en œuvre de stratégies efficaces.

Le déremboursement n’est pas à la hauteur du sujet. La véritable réponse est un encadrement et un contrôle des pratiques des industriels et des praticiens. C’est plus compliqué à mettre en œuvre, mais c’est la seule voie efficace.

La justification du déremboursement par l’argument de son coût pour la collectivité n’est pas recevable. Le coût du remboursement de l’homéopathie est anecdotique comparé au volume des dépenses. Par contre, le coût des effets pervers de son mésusage (retard dans la prise en charge, aggravation des pathologies, traitements finalement beaucoup plus lourds, etc.), est sans aucun doute beaucoup plus élevé, mais non évalué. Sans parler du coût humain en pertes de chances, augmentation de la morbidité et de la mortalité, qui ne peut se résumer à un chiffrage financier.

Le déremboursement ne traitera pas le mésusage et donc ne traitera pas son coût réel.

 

À Montreuil, le 4 juillet 2019