Le mouvement de grève qui a débuté au sein de l’AP-HP il y a six mois s’étend désormais à 269 services d’urgences.
La crise de l‘hôpital public est la conséquence des réformes libérales mises en œuvre depuis des années par les pouvoirs publics. En vingt ans, le ministère de la Santé a réalisé près de 10 milliards d’euros d’économies sur le budget de l’hôpital public. Il a organisé la suppression de services entiers et de dizaines de milliers de lits, tandis que le nombre des malades accueillis dans les services d’urgence est passé de 10 à 20 millions.
Malgré la mobilisation historique des personnels hospitaliers, la réponse gouvernementale est toujours totalement insuffisante. D’une part, le financement hospitalier est beaucoup trop faible au regard de l’évolution des besoins réels (l’ONDAM est cantonné à +2,1% en 2020 au lieu de +4,4% nécessaire). D’autre part, la Ministre de la Santé n’a convaincu personne en ne proposant que des mesures cosmétiques pour les urgences, payées par le reste de l’hôpital.
Ce n’est pas un hasard si l’ensemble des partenaires sociaux, ainsi que la Mutualité, ont émis un avis négatif sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2020.
Permettre à tout le monde d’accéder à des soins utiles et de qualité sans discriminations, tel est l’objectif poursuivi par le mouvement mutualiste. Cet objectif, pour être atteint, a besoin de plus de moyens humains et financiers.
Le service public hospitalier joue un rôle irremplaçable dans l’accès aux soins de toutes et tous. Il est socialement plus accessible que les établissements privés lucratifs au sein desquels les dépassements d’honoraires ont fleuri. C’est aussi un lieu essentiel de prévention, de recherche et de formation.
Pour toutes ces raisons, la Fédération des mutuelles de France sera aux côtés des professionnels de santé qui se mobilisent pour un meilleur accès aux soins le 14 novembre à Paris.
À Montreuil, le 12 novembre 2019
Contact Presse : Arnaud RESTEGHINI – arnaud.resteghini@mutuelles-de-france.fr