Le projet de réforme des retraites qui retarde de deux ans l’âge légal de départ est passé au parlement, en force et sous la contrainte. Après avoir relevé que les ministres ont « délivré lors de leurs interventions à l’Assemblée nationale et dans les médias des estimations erronées », que « plusieurs procédures » ont « été utilisées cumulativement pour accélérer l’examen de la loi » et que « les dispositions relatives à la réforme des retraites (…) auraient pu figurer dans une loi ordinaire », le Conseil constitutionnel a pourtant validé ce texte inepte dans sa décision incompréhensible du 14 avril dernier.

Des millions de manifestants, de grévistes, des centaines d’heures de débats télévisés, des dizaines de tribunes d’économistes et d’intellectuels dans la presse, l’ensemble des syndicats de travailleurs rassemblés en intersyndicale, les sondages, unanimes et constants depuis le mois de janvier, témoignent que la population ne veut pas de cette réforme idéologique qu’aucune nécessité n’impose.

Malgré tout cela, la loi a été promulguée et l’âge de départ à la retraite remonte à son niveau des années 1970. L’exécutif poursuit, seul, son storytelling du « chemin démocratique », véritable monologue technocratique à visée soporifique de « l’apaisement ». Le pays se retrouve plongé dans une crise sociale et démocratique profonde et sans précédent. Puisque les dirigeants du pays ne font pas face à leurs responsabilités, seule la mobilisation du mouvement social peut tenter dénouer cette crise grave et lourde de conséquences.

C’est pourquoi, la Fédération des mutuelles de France appelle les militants mutualistes à répondre à l’appel au premier mai unitaire et populaire initié par l’intersyndicale pour le retrait de la réforme. Il n’est que temps de défendre la valeur du travail et la protection sociale de la population qu’elle permet depuis 1945 grâce à la Sécurité sociale. Il n’est que temps de promouvoir la solidarité et les services publics toujours maltraités. Il n’est que temps de remettre en œuvre la démocratie sociale indispensable à toute société libre et qui fait défaut depuis trop longtemps.

Rendez-vous à Paris et dans toutes les grandes et petites villes de France pour ce premier mai unitaire et populaire !