« Tout en évitant de faire naître, chez les personnes âgées, un sentiment de dépendance, pourra-t-on respecter le besoin qu’ils éprouvent de conserver leur place dans une société normale, d’être mêlés constamment à des adultes et à des enfants », Pierre Laroque, 1962.
En France, les personnes âgées de 60 ans et plus sont au nombre de 15 millions. Elles seront 20 millions en 2030 et près de 24 millions en 2060. Le nombre des plus de 85 ans sera lui, multiplié par 3, passant de 1,4 million aujourd’hui à 5 millions en 2060. (INSEE 2021). Une attention toujours plus grande doit être accordée aux défis spécifiques auxquels sont confrontés les personnes âgées, particulièrement en matière de respect des droits et de la dignité.
Les personnes âgées peuvent être particulièrement vulnérables, notamment en raison des pathologies qu’elles peuvent présenter. Des situations de maltraitance peuvent survenir à domicile ou en établissement. Pour les protéger et faire respecter les droits les plus élémentaires, il est nécessaire d’apporter des réponses politiques spécifiques dans le contexte du vieillissement de la population.
Or, depuis plusieurs années, la vision marchande progresse dans le champ du médico-social, faute de financement public à hauteur des besoins. Plus largement, avec la promotion tous azimuts de la silver economy (l’économie des seniors), se développe d’importantes inégalités et, parfois des scandales sanitaires. Le secteur privé lucratif, en effet, poursuit un objectif de rentabilité et n’a ni pour ambition de réduire les inégalités sociales, ni n’inscrit le bien-être des personnes comme priorité. Son expansion fait peser un risque sur le maintien d’une offre accessible au plus grand nombre.
A l’opposé, les Mutuelles de France défendent l’idée que la santé doit être protégée de toute logique marchande et faire l’objet de règles spécifiques, c’est ce que nous rappelons dans le Cahier de Propositions « La santé est un droit ». Il s’agit d’une des garanties pour assurer un accueil qui respecte la dignité des personnes âgées et le respect de leurs droits.
Les Mutuelles de France soulignent également la nécessité absolue de financements massifs et pérennes par la solidarité nationale pour faire face au vieillissement de la population. Cela devra notamment permettre la reconnaissance et la formation en nombre suffisant des personnels.
Au-delà de ce combat, c’est le regard de la société sur les personnes âgées qui doit évoluer, pour que la bientraitance soit une évidence.