En France, il n’implique ni banque, ni carte de crédit, ni même « pièces jaunes », et ne résulte pas de la charité : le don du sang est sans doute l’incarnation la plus concrète de la solidarité entre malades et bien portants.

En quelques siècles, la connaissance scientifique a beaucoup progressé. Jusqu’au début du 17e siècle, il était admis que le sang était produit par… le foie. Au 18e siècle, il arrivait que soit transfusé du sang d’animal à des humains, avec des résultats inégaux. Les transfusions sanguines interhumaines n’ont qu’à peine plus de deux siècles. Mais cet acte médical était alors aléatoire, faute de connaître l’existence des groupes sanguins et maîtriser la conservation du sang qui se coagulait rapidement après son prélèvement.

En 1900, les incompatibilités entre le sang de différents groupes sanguins[1] sont découverts grâce aux travaux Karl Landsteiner, médecin et chercheur austro-hongrois. Il obtiendra, pour ses découvertes en la matière, le prix Nobel de médecine en 1930.

C’est son jour de naissance, le 14 juin (1868), qui est choisie en 2004 pour devenir la journée mondiale des donneurs de sang par l’OMS. Pour l’organisation mondiale, cette journée « permet de remercier les donneurs de sang volontaires, bénévoles, du geste salvateur qu’ils font en donnant leur sang, et de sensibiliser l’opinion à la nécessité de dons de sang réguliers pour assurer la qualité, la sécurité et la disponibilité de sang et de produits sanguins pour les patients qui en ont besoin ».

Volontariat, bénévolat, anonymat et interdiction du profit : 4 principes fondateurs intangibles

En France, c’est à partir de la loi du 21 juillet 1952 « sur l’utilisation thérapeutique du sang humain, de son plasma et de leurs dérivés » que sont définis quatre principes pour organiser le don du sang : le volontariat des donneurs, leur bénévolat, leur anonymat vis-à-vis des receveurs et l’interdiction de profit des organismes collecteurs et distributeurs. Un système vu à l’extérieur comme exemplaire.

Ce système a été étendu, au fur et à mesure des découvertes médicales, au don d’organes[2] et de gamètes[3], et demeure encore aujourd’hui.

Le don du sang, est organisé par l’Établissement français du sang, établissement public créé le 1er janvier 2000. Pour la collecte, l’EFS a pour partenaire la Fédération française pour le don de sang bénévole (FFDSB). L’EFS assure la collecte, la préparation et la distribution des produits sanguins (sang, plasma, plaquettes) aux établissements de santé sur l’ensemble du territoire et garantit la sécurité transfusionnelle.  Les dons d’organes et de gamètes sont eux organisés par l’agence de biomédecine, autre établissement public créé par la loi bioéthique de 2004.

Le principe du don, précisé dans le code de la santé publique, est posé par l’article 16-1 de notre code civil qui stipule que « le corps humain, ses éléments et ses produits, ne peuvent faire l’objet d’un droit patrimonial ».

C’est un principe essentiel car le don de sang, d’organes ou de gamètes peut avoir un impact sur la santé du donneur. Il faut donc garantir de ne pas y être contraint par des circonstances économiques ou un appétit démesuré de gain. Concevoir cet acte médical comme un don permet de s’assurer que ça reste un acte volontaire, effectué quand le donneur le veut et le peut, sans se mettre en danger.

Donner, c’est vital !

Ce n’est pas parce que c’est un acte qui doit rester volontaire que ce n’est pas important. Si vous le voulez et que votre état de santé le permet, n’hésitez pas à donner : l’EFS a besoin de 10 000 dons de sang et de 3 000 dons de plasma par jour pour satisfaire les besoins des hôpitaux. Toutes les informations pour trouver où donner sont .

 

[1] Aujourd’hui, 45% de la population française sont de groupe sanguin A, 9%, de groupe B, 4% de groupe AB et 42% de groupe O. 700 000 personnes vivent avec du « sang rare » : un groupe sanguin est dit « rare » lorsque moins de 4 personnes sur 1000 le possèdent dans la population et qu’il n’existe pas d’autres groupes sanguins compatibles pour transfuser les patients concernés.

[2] Selon l’agence de biomédecine, Le rein est l’organe le plus couramment greffé. Suivent le foie, le cœur, les poumons, le pancréas et des parties de l’intestin. En 2020, plus de 4 000 greffes ont été réalisées. Retrouvez les informations ici.

[3] Cellule reproductrice femelle (ovule) ou mâle (spermatozoïde). Retrouvez les informations ici.