En France, près d’une personne sur deux est concernée par l’obésité ou le surpoids[1] 47,3 % d’adultes en 2023[ii] ; parmi les enfants, cela concerne déjà 17 % des 6-17 ans. Selon une étude de la Ligue contre l’Obésité, les populations économiquement les plus vulnérables sont affectées de manière plus significative. Elle révèle que 40 % des cadres sont en surpoids, pour 54 % des ouvriers. 13 % des ouvriers sont sujets à une « obésité modérée », contre 6 % pour les cadres. Dès lors, la problématique ne se limite pas à des comportements individuels : l’obésité et le surpoids sont façonnés par des inégalités sociales persistantes.

« Les smicards préfèrent des abonnements VOD à une alimentation plus saine » E. Macron, février 2024

Cela révèle une vision simpliste, erronée et méprisante. Les inégalités sociales et économiques jouent, en effet, un rôle crucial dans l’obésité avec des disparités d’accès à une alimentation saine. Ces inégalités influencent les comportements alimentaires, avec une prévalence importante de consommation de sel, une moindre consommation de fruits et légumes et une surconsommation de viande ainsi que de produits transformés, souvent riches en additifs gras, sucre et calories (calories sans éléments nutritifs). Ces produits sont bon marché et extrêmement addictifs[iii]. Ces produits offrent une solution rapide pour se nourrir, mais contribuent de manière significative à l’augmentation de l’obésité et des maladies.

La lutte contre l’obésité, une priorité politique

L’augmentation de l’obésité et des maladies qui y sont liées dégrade les conditions de vie de la population. Cela représenterait aussi un surcoût de plus de 11 milliards d’Euros[iv] pour notre système de santé.

L’accessibilité à une alimentation saine et une large politique de sensibilisation sur les questions d’alimentation sont des enjeux de santé publique. En outre, dans des sociétés marquées par la sédentarité[v], facteur puissant d’obésité, agir pour valoriser et permettre l’accès à des activités physiques doit devenir une priorité[vi]. Aux côtés des acteurs publics, la Mutualité porte de longue date des programmes de prévention et d’éducation à la santé. Elle participe ainsi concrètement, à travers ses actions, à la lutte contre les inégalités sociales de santé. En matière de lutte contre l’obésité, développer la prévention est une priorité.

Nos propositions #LaSantéEstUnDroit propositions

  • #29 Développer les démarches de promotion de la santé et de prévention et les solvabiliser.
  • #30 Engager une démarche collective d’éducation à la santé tout au long de la vie, à l’école, à l’université, pendant la vie professionnelle et à l’âge de la retraite.
  • #35 Favoriser l’accès à l’information médicale et à la prévention des publics en difficulté culturelle.
  • Et #36 Investir dans le repérage et la prévention des risques autour de l’ensemble des déterminants de santé.

 

[1] Le surpoids précède l’obésité sur l’échelle de l’Indice de Masse Corporelle (IMC), le premier se situant entre 25 et 29 et le second à partir de 30.

[i]  A propos de WOD | Journée mondiale de l’obésité (worldobesityday.org)

[ii] JCM | Prevalence of Overweight and Obesity in France: The 2020 Obepi-Roche Study by the “Ligue Contre l’Obésité”(mdpi.com)

[iii] Social, clinical, and policy implications of ultra-processed food addiction | The BMJ

[iv] L’obésité représente une charge de 11 milliards par an en France | Les Echos

[v] L’obésité représente une charge de 11 milliards par an en France | Les Echos

[vi] Guide_connaissance_sedentarite.pdf (has-sante.fr)