Une maladie ignorée

Pendant des siècles, l’endométriose est restée sujet à des préjugés misogynes, perpétuant l’idée que la douleur menstruelle était une condition inévitable, voire indispensable pour les femmes. Bien qu’aujourd’hui la parole se libère, il reste un retard important d’information et de formation à son sujet.

L’endométriose, c’est quoi ?

L’endométriose se définit par la présence de tissu ressemblant à la muqueuse utérine, appelé endomètre, en dehors de l’utérus. Ce tissu peut être localisé à plusieurs endroits. Lors des menstruations, ce tissu externe saigne également, mais contrairement au sang menstruel normal, il n’a pas de voie de sortie du corps. Cela peut provoquer des douleurs pelviennes chroniques, des douleurs menstruelles, des douleurs pendant les rapports sexuels, des saignements menstruels abondants, ainsi que des problèmes de fertilité. Plusieurs études nous indiquent aujourd’hui que l’endométriose pourrait être causée entre autres par des éléments extérieurs comme les pollutions[1] ou les pesticides[2].

[1] Stéphane Ploteau, 2016, Étude du lien entre l’exposition aux polluants organiques persistants et l’endométriose, Université Bretagne-Loire.

[2] Matta K, Koual M, Ploteau S, Coumoul X, Audouze K, Le Bizec B, Antignac JP, Cano-Sancho G., Associations between Exposure to Organochlorine Chemicals and Endometriosis: A Systematic Review of Experimental Studies and Integration of Epidemiological Evidence. Environ Health Perspect. 2021.

Une errance médicale aux conséquences dramatiques

Aujourd’hui, en moyenne, il faut 7 ans pour diagnostiquer cette maladie. Ce retard dégrade la santé des femmes, peut entraîner des complications importantes et parfois irréversibles.

Les conséquences de cette maladie sont graves pour les femmes : 40% des cas d’infertilité sont liés à l’endométriose. 70% des femmes touchées par l’endométriose souffrent de douleurs chroniques invalidantes, impactant significativement tous les aspects de leur vie, y compris le travail, certaines se retrouvant même dans l’incapacité totale de travailler en raison de la douleur.

C’est dans ce sens qu’a été déposée en mars 2024, une proposition de loi de Sébastien Peytavie  (EELV) créant un arrêt de travail pour cause de règles douloureuses.

Dans cette logique, il est crucial de sensibiliser davantage à cette maladie afin de permettre un diagnostic précoce et d’accompagner les malades dès que possible, et les professionnels de santé en premier lieu.

Pour plus d’information, vous pouvez consulter le site de l’association française de lutte contre l’endométriose -> EndoFrance.org.