L’accès à l’IVG : un droit constitutionnel toujours entravé
Dans plusieurs régions, l’accès à l’IVG reste compliqué. En Aveyron, par exemple, seuls deux médecins et huit sage-femmes pratiquent des IVG médicamenteuses, et les IVG chirurgicales ne sont réalisées que jusqu’à douze semaines. Aucun des trois hôpitaux du département ne propose d’IVG jusqu’à quatorze semaines de grossesse, délai prévu par la loi depuis 2022. D’autres exemples similaires pourraient être évoqués.
Ces restrictions résultent du manque chronique de financement, se traduisant notamment par une sous-rémunération de l’acte, le manque d’information du public pour lequel l’éducation à la santé sexuelle est négligée, de formation du personnel – notamment aux techniques médicamenteuses – et, trop souvent, de volonté, de certains professionnels se repliant derrière la « clause de conscience » pour contredire le serment d’Hippocrate.
Face à ces obstacles, les femmes sont souvent contraintes de se rendre dans des établissements plus éloignés, entrainant un reste à charge plus élevés. Assurer un accès effectif de proximité à l’IVG, quel que soit le lieu de résidence, doit être une priorité absolue.
Des financements insuffisants pour les acteurs clés
Le Planning familial, acteur incontournable dans l’accès à la contraception et à l’avortement, fait face à des pressions croissantes qui menacent ses missions. Malgré ses interventions auprès de centaines de milliers de personnes chaque année, l’organisation fondée en 1956 subit les attaques de l’extrême droite instrumentalisant le fait religieux voire des macronistes[1]. Les uns et les autres appellent à réduire ses financements publics. Sarah Durocher, présidente de l’association, alerte sur les dangers que représentent ces coupes budgétaires. Une réduction des subventions compromettrait le travail des bénévoles auprès des femmes. Dans un contexte économique d’inflation, une réduction des financements entraverait la capacité de l’organisation à poursuivre son indispensable travail en particulier auprès des personnes les plus précaires les plus éloignées de la prévention et des soins.
A ces menaces financières, s’ajoutent les attaques dont est régulièrement victime le planning familial, avec des dégradations de locaux comme des tags anti-IVG les accusant d’être des « assassins » et assimilant l’IVG à un assassinat, comme l’a fait C-News qualifiant l’IVG de première cause de mortalité.
Les mutuelles de France engagées pour faire vivre ce droit
Par leur engagement, par leurs actions de prévention et d’IVG médicamenteuse, les Mutuelles de France s’engagent pour faire vivre le droit à la contraception et à l’interruption volontaire de grossesse qui vont de paires.
[1] Marlène Schiappa alors secrétaire d’État chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, a menacé en 2019 le planning familial de réduire les subventions, car leurs positions sont accusées d’abandonner les “valeurs laïques”