L’HOPITAL PUBLIC MANQUE STRUCTURELLEMENT DE MOYENS

Aujourd’hui les ressources affectées à l’hôpital public, par la loi de financement de la sécurité sociale votée chaque année au Parlement, sont inférieures à ses dépenses. Ainsi, le service public hospitalier est structurellement déficitaire.

La FHF fait état, dans son rapport publié le 10 juillet 2015, d’un déficit global des hôpitaux de 247 millions d’euros. Si l’on ne tenait pas compte des diverses cessions d’actifs – et notamment l’immobilier – le déficit serait de 400 millions d’euros. La FHF accuse « les pouvoirs publics [d’avoir] mis sciemment les hôpitaux en déficit en 2014 » en gelant millions d’euros sur l’ONDAM 2014.

En outre, la progression de l’ONDAM hospitalier a été fixé à 2% pour l’année 2015 alors même que la seule évolution des charges fait augmenter les dépenses hospitalières de 3% chaque année. Dans ce contexte, les 3 milliards d’économies annoncés par la Ministre d’ici à 2019 semblent plus irréalistes et dangereux que jamais.

 

LA LOGIQUE COMPTABLE AU DETRIEMENT DE LA QUALITE DES SOINS

  • Une carte hospitalière au service d’une gestion comptable

Les mouvements de recomposition hospitalière sont conduites sur un modèle bureaucratique avec pour principale grille de décision le niveau d’activité et comme argument la qualité des actes. En 1975, il y avait 1 369 maternités en France. En 2013, on n’en comptait plus que 535. La proximité a été sacrifiée à la faveur des économies d’échelle induite par les grandes maternités au risque d’introduire une certaine déshumanisation du suivi du patient.

 

  • La dégradation des conditions de travail au sein de l’hôpital public

La politique d’austérité et son cortège de restrictions budgétaires, dégradent chaque jour davantage les conditions de travail des personnels et la qualité de l’accueil et des soins dont bénéficient les patients. Témoins de ce malaise profond, les mobilisations des personnels de l’AP-HP des derniers mois face à la proposition de réforme du temps de travail de M. Hirsch visant à économiser 20 millions d’euros par an. Les RTT sont les seules « soupapes » pour des personnels en sous-effectif chronique dont les conditions de travail se sont dramatiquement dégradées. La multiplication des contrats intérimaires, l’accumulation sur les comptes épargne-temps de journées travaillées non payées, l’instauration des 35H sans embauches supplémentaires ou encore les salaires gelés sont tant de symptômes du malaise de l’hôpital public.

 

LE RÔLE SOCIAL DE L’HÔPITAL

Le service public hospitalier joue un rôle irremplaçable dans l’accès aux soins pour tous. Il est socialement plus accessible que les spécialités de ville où les établissements privés au sein desquels les dépassements d’honoraires ont fleuri.

Le taux de prise en charge des dépenses de soins par la sécurité sociale est de 93% dans le public et de 84% dans les cliniques privées. Voilà, notamment pourquoi, les ouvriers non qualifiés fréquentent les hôpitaux plus souvent que les cadres. Les premiers ont une dépense d’hospitalisation de 42% supérieure à la moyenne que les seconds de 21% inférieure à la cette moyenne.