Le choix d’Emmanuel Macron de recourir à l’article 49-3 de la Constitution pour empêcher l’Assemblée nationale de voter contre son projet de réforme des retraites pose un problème démocratique majeur. À la crise sociale qui secoue la société française, le président de la République et son gouvernement ont choisi d’ajouter une crise politique parce qu’ils ne supportent pas le rejet quasiment unanime de ce projet de loi.
C’est un projet qui ne fera que des perdants. Il va augmenter la précarité : 90 000 chômeurs âgés de plus par an, 50 000 personnes supplémentaires chaque année devant vivre avec le RSA en attendant d’atteindre l’âge légal de départ à la retraite, multiplication des pensions avec décotes.
Ces dernières semaines se sont multipliés les approximations et mensonges gouvernementaux : le minimum contributif imaginaire à 1 200€, les dispositifs imprécis sur les carrières longues, les faux progrès pour l’égalité entre les femmes et les hommes. Maintenant, le gouvernement et le président de la République font le choix du passage en force et accentuent leur mépris du mouvement social opposé à cette réforme. Malgré des manifestations massives, malgré une intersyndicale unanime, malgré des parlementaires majoritairement opposés à la réforme, le pouvoir exécutif s’entête et prend le risque de pousser à la radicalisation du mouvement.
Désormais, seul le retrait pur et simple de ce projet permettra de dénouer la crise. C’est pourquoi la Fédération des mutuelles de France appelle les militants mutualistes à participer à la journée d’action décidée par l’intersyndicale le jeudi 23 mars 2023.