Les Mutuelles de France dénoncent la logique générale qui demeure : faire payer la santé aux ménages plutôt que d’assumer des choix de justice sociale.
L’ONDAM (objectif national de dépenses de l’assurance maladie) n’augmente que de 3%, très en-deçà de la réalité de la progression des dépenses de santé (+4,3% au premier trimestre 2025). Les exonérations de cotisations sociales ne sont pas remises en cause (plus de 90 milliards d’€). La contribution supplémentaire sur les revenus du patrimoine ne permet pas de diminuer celle des ménages et de rétablir une plus juste contribution. L’austérité, même légèrement émoussée, reste de l’austérité.
Les débats ont pourtant mis en lumière des enjeux essentiels : la redistribution des richesses, le reste à charge des patient·es, la nécessité de recettes nouvelles pour la Sécurité sociale plutôt que des économies sur le dos de la population. Mais cette prise de conscience n’a pas débouché sur des décisions à la hauteur. Pire : la mise en scène d’une hausse brutale des franchises et forfaits médicaux, abandonnée pour l’instant, révèle une stratégie dangereuse d’accoutumance à l’inacceptable.
Enfin, la discussion déplorable accompagnant un acrobatique revirement à propos de l’augmentation de la taxe sur les cotisations mutualistes est révoltante. D’abord parce qu’elle se traduit par un prélèvement illégitime et injuste de plus de 1 milliard d’euros supplémentaires sur les ménages. Ensuite parce que les propos tenus pendant les débats ont été désinvoltes, parfois mensongers, souvent irresponsables.
Pour les Mutuelles de France, cette loi de “financement” de la Sécurité sociale 2026 ne permettra ni d’améliorer l’accès aux soins et aux médecins, ni de faire reculer la pratique délétère des dépassements d’honoraires, ni de résoudre la crise grave de l’hôpital public. C’étaient pourtant les objectifs que parlementaires et gouvernement auraient dû chercher à atteindre au lieu d’échafauder, au fil des discussions, un tour de passe-passe qui, en réalité ne résout rien.

