Les délégués à l’assemblée générale de la Fédération des mutuelles de France, réunis le 14 novembre 2019 à Charenton-le-Pont, s’engagent dans la préparation de leur congrès qui se tiendra à Brest en 2020, pour défendre, promouvoir et revivifier le projet mutualiste et la solidarité universelle. Ils réaffirment que le droit de tous pour tous, fondé sur un système de sécurité sociale de haut niveau reposant sur un financement élargi à l’ensemble des richesses créées, y compris financières, est la seule réponse opérationnelle et éthique aux fractures qui traversent la société française d’aujourd’hui.

 

Notre système de santé et de protection sociale souffre d’une crise profonde et multiforme qui prend sa source dans la mise en œuvre des politiques publiques d’austérité depuis des décennies.

 

Face à cette situation, le gouvernement préfère s’attaquer à l’Aide Médicale d’état et à l’accès des demandeurs d’asile au dispositif PUMa, décider que les exonérations de cotisations ne seront plus compensées, adopter des projets en trompe-l’œil comme le RAC 0, ou la fusion de la CMU-C et de l’ACS, et désigner les mutuelles comme bouc-émissaires en mettant en place la résiliation infra annuelle des contrats santé. Il préfère mettre en œuvre une réforme indigne de l’indemnisation chômage et concocter un projet de réforme des retraites qui fera chuter le niveau des pensions.

 

Militants mutualistes, nous refusons cette logique et restons mobilisés, pour :

 

  • Garantir le rôle exclusif du budget de la sécurité sociale de financer la protection sociale, sans servir de variable d’ajustement au budget de l’État.
  • Lutter résolument contre les discriminations à l’accès à la santé liées à l’origine, à la situation matérielle, à l’orientation sexuelle, au genre, à la religion, à la culture.
  • Défendre l’hôpital public, qui passe de l’austérité à la pénurie de moyen alors qu’il constitue un outil essentiel pour permettre à tous d’accéder à la santé sans barrière pécuniaire.
  • Lutter contre les dépassements d’honoraires en ville comme à l’hôpital.
  • Obtenir la remise à plat des aides à la complémentaire santé afin de bâtir une aide indépendante du statut des personnes, basée sur les revenus et qui donne concrètement accès au droit commun.
  • Exiger la suppression des taxes sur les cotisations mutualistes qui représentent deux mois de cotisation.
  • Poursuivre notre action pour que la santé ne soit pas une marchandise et pour sortir le secteur marchand du champ de la solidarité.
  • Travailler au développement de centres de santé polyvalents permettant un accès simplifié à une médecine coordonnée et répondre à la crise de la médecine libérale.
  • Revivifier la démocratie sanitaire pour permettre à la population d’être actrice des enjeux de santé et de protection sociale
  • Asseoir la prévention et l’éducation à la santé comme enjeu fondamental de santé publique.

 

Mobilisés aujourd’hui-même aux côtés des professionnels hospitaliers et des patients-citoyens en lutte, nous consacrerons nos forces demain à ces combats vitaux pour l’avenir de notre société. Ce sera le sens de notre action quotidienne et celui de notre congrès de Brest, en 2020.