Depuis la présentation du texte de loi, c’est une surenchère de propositions directement inspirés des actions de Musk aux Etats Unis : tout ce qui constitue un espace de concertation, de réflexion collective, de démocratie ou de contre-pouvoir est une cible, en remettant en cause au passage les libertés associatives. Sont ciblés notamment le Haut Conseil pour l’avenir de l’Assurance Maladie, la Commission supérieure du numérique, ou encore les Conseils économiques, sociaux et environnementaux régionaux (CESER), sans compter la demande de suppression du Haut conseil pour le Climat déposé par le Rassemblement national !
Ces instances « superflues » et de « trop coûteuses » sont des institutions essentielles pour notre vitalité démocratique, elles offrent des espaces où experts, acteurs sociaux et représentants de la société civile se rencontre et échange. Leur rôle dépasse largement la simple consultation à laquelle on aimerait les cantonner : elles permettent d’instaurer un dialogue constructif et de favoriser la construction de consensus.
Supprimer ces espaces d’expertise, c’est affaiblir la démocratie elle-même. En effet, au-delà de leur fonction technique, ces instances sont des lieux de rencontre entre le pouvoir public et la société civile. Réduire ces espaces de concertation, c’est risquer de perdre des perspectives essentielles et d’enfermer les autorités publiques dans un isolement par rapport aux réalités du terrain cela reviendrait à couper des liens déjà fragiles entre l’État et la société civile, à déconnecter les décisions publiques des besoins des citoyens, et à rompre les liens essentiels entre les institutions et la société et donc à accroitre la défiance et la crise démocratique.