Les droits sociaux et le pouvoir d’achat : priorités des citoyens européens
Malgré un récent d’un sondage IPSOS réalisé dans 18 pays européens, révélant que les sujets d’intérêt des Européens sont principalement leur pouvoir d’achat et la sauvegarde de leurs droits sociaux, les politiques restrictives des droits sociaux s’amplifient dans la plupart des pays européens sur fond d’austérité. Depuis toujours, les Mutuelles de France plaident en faveur d’une Europe à la hauteur des enjeux sociaux. Les valeurs de solidarité et d’universalisme doivent être au cœur du projet européen, et l’Europe doit notamment agir sur les sujets sanitaires pour assurer la protection et le bien-être de ses citoyens.
Une stratégie européenne du médicament, une illustration utile
La logique marchande qui prédomine dans ce domaine a des conséquences dramatiques pour les populations. En 2023, l’Union européenne a établi une liste de médicaments constituant un socle essentiel pour assurer son indépendance. A l’appui d’un pôle public et coopératif du médicament, cette liste doit servir de base à une réimplantation de la production de médicaments dans les pays consommateurs. La FMF demande en particulier la transparence des brevets, notamment pour les innovations financées directement et indirectement par des institutions publiques, qu’elles soient nationales ou européennes la fin
Cette approche ambitieuse vise à garantir l’accès de tous à des médicaments de qualité, dans des conditions sécurisées, à des prix raisonnables. Elle renforce également la souveraineté sanitaire de l’Europe, en la dotant des outils nécessaires pour faire face à d’éventuelles crises sanitaires futures.
Le sujet mutualiste au niveau européen
Parce que la santé ne peut pas être traitée comme une marchandise, les principes de solidarité doivent guider les politiques publiques. Actrice de cette solidarité en appui de la solidarité nationale, il est essentiel de promouvoir et de soutenir l’économie sociale et solidaire et, en son sein, le modèle mutualiste. La confusion entre assurances qui opèrent dans des logiques de profit pour rémunérer leurs actionnaires et mutuelles, sociétés de personnes démocratiques et à but non lucratif, n’est pas acceptable. La santé ne peut se confiner à des logiques de rentabilité et a des fonctionnements purement antidémocratiques.
De façon plus ambitieuse, au niveau européen, comme sur le plan national dans les transcriptions qui en seront faites, la spécificité du risque santé comme un bien non marchand doit être reconnue.
Défendre la solidarité au plus haut niveau, y compris dans la composante complémentaire santé, c’est le sens de notre engagement dans les élections européennes qui s’annoncent.