Alors que, comme vient de le rappeler le Secours populaire, près d’1 français sur 2 rencontre des difficultés pour payer les restes à charge des soins dont il a besoin et que plus d’1 sur 3 a renoncé à des soins que son état de santé exigeait[1], le gouvernement drible avec des « ballons d’essais » pour boucler, une nouvelle fois à la baisse, le budget de la Sécurité sociale.

 

Les Mutuelles de France dénoncent l’irresponsabilité et la désinvolture des mesures envisagées, tel le doublement des franchises médicales. Doubler la part non-remboursable des actes de soins et des médicaments, cela revient à ériger une barrière de péage pour accéder aux soins ou, si l’on préfère, à créer un impôt supplémentaire sur la santé. Cet impôt pèsera sur les personnes les plus malades et sur les plus démunies qui seront proportionnellement plus fortement frappés.

Se soigner n’est ni un hobby, ni une lubie

Se soigner n’est ni un hobby, ni une lubie : c’est une nécessité humaine. Le cynisme dont fait preuve le gouvernement augure mal du prochain projet de budget de la Sécu, la loi de financement de la Sécurité sociale. Son adoption, n’en doutons pas, sera forcée avec l’usage de l’article 49 alinéa 3 de la constitution. Raison de plus pour intervenir dans le débat préalable.

Les Mutuelles de France suivront avec exigence la préparation de ce « projet de loi de financement », qui, comme ses prédécesseurs, risque de s’avérer un outil de « définancement » de la Sécurité sociale. Elles œuvreront aux côtés du mouvement social pour défendre le droit effectif de chacune et de chacun à la santé partout sur le territoire.

[1] Secours populaire français et IPSOS, Baromètre de la pauvreté et de la précarité, 17e édition, 7 septembre 2023