Le 20 février s’est déroulée la journée mondiale de la justice sociale. La justice sociale, c’est l’égalité des droits pour tous les peuples et la possibilité pour tous les êtres humains sans discrimination de bénéficier du progrès économique et social partout dans le monde. Dit autrement, la justice sociale, c’est la garantie pour tous d’accéder à ses besoins fondamentaux : se nourrir, se soigner, apprendre et se cultiver.
« Nous ne sommes pas face à une « crise des réfugiés », mais face à une crise de l’accueil des réfugiés » rappelait Jean-Paul Benoit en décembre dernier.
Cette journée mondiale est l’occasion pour nous de réaffirmer notre opposition au Décret du 30 octobre 2020 qui vient restreindre l’accès au soin des personnes étrangères. Ce décret, publié 24h après la mise en place du deuxième confinement, est une double faute.
La réduction du mécanisme de prolongation des droits à la prise en charge des frais de santé par l’assurance maladie vient fragiliser l’accès au soin des personnes étrangères. Réfugiés en France pour échapper à la misère, à la guerre ou aux persécutions, sans ressources financières, les demandeurs d’asile doivent pouvoir accéder au soin. La santé est un droit fondamental et universel. La dignité humaine, celle des demandeurs d’asile et la nôtre, est en jeu.
Frères en humanité, les personnes étrangères sont aussi nos voisins, nos collègues, nos amis : nous vivons ensemble ! C’est la seconde faute : elle tient précisément à la crise sanitaire que nous vivons.
Tout obstacle au soin revient à favoriser la propagation de la COVID 19. Ajoutons que ce décret oblige les personnes à déposer physiquement leur première demande d’AME. Paradoxe irresponsable quand on demande par ailleurs à tout un chacun de réduire les contacts physiques pour réduire les risques.
Face à cela et en cohérence avec les principes mutualistes d’humanité et de solidarité, la Fédération des mutuelles de France demande :
- La mise en œuvre d’un droit universel à la santé : universel, c’est-à-dire, sans condition. Aucune.
- Un accueil inconditionnel aux femmes et hommes qui, contraints de fuir leurs pays, traversent la Méditerranée ou l’Europe pour y trouver refuge.