Le 11 avril dernier, la Fédération nationale de la mutualité française (FNMF) a organisé une conférence nationale afin, notamment, de préparer son congrès qui se tiendra à Montpellier du 13 au 15 juin 2018. Les Mutuelles de France étaient bien évidemment présentes à cet événement.
Rassemblant environ 200 mutualistes, cette journée fut l’occasion de débattre des sujets qui seront au cœur du congrès à venir : reste à charge zéro, dépendance, personnalisation des droits des assurés sociaux, etc.
Les Mutuelles de France (FMF) ont rappelé que, bien qu’elles partagent l’objectif de parvenir à un reste à charge nul en optique, dentaire et audioprothèse, elles seront très attentives à ce que sa mise en œuvre ne se traduise pas par de nouvelles inégalités. Elles ont rappelé que certaines conditions doivent être remplies pour que ce dispositif soit satisfaisant : qualité des prestations, réinvestissement de la Sécurité sociale dans ces trois secteurs et suppression des taxes sur les mutuelles. La FMF est aussi intervenue pour que soient pris en compte les conséquences sur les services de soins et d’accompagnement mutualistes. En effet, l’approche de la FNMF se concentre sur les seuls impacts pour les mutuelles agissant dans le champ de la complémentaire santé (Livre 2 du code de la mutualité), sans que les mutuelles du Livre 3 ne soient réellement associées. Il est désormais impératif de penser les deux jambes de la mutualité (Livre 2 et Livre 3) dans ces négociations.
Autre thématique d’actualité sur laquelle les Mutuelles de France ont souhaité intervenir : l’accompagnement de la société au vieillissement. Le constat est largement partagé au sein de la mutualité quant à l’urgence de trouver des solutions pérennes aux besoins liés au vieillissement de la population. Il est de la responsabilité des pouvoirs publics de soutenir le développement, ainsi que le financement du secteur de l’autonomie et de la dépendance des personnes âgées. Les complémentaires jouent déjà un rôle en la matière. Cependant, elles ne peuvent être un palliatif aux insuffisances de la solidarité nationale.
Pour assurer une prise en charge de la dépendance à la hauteur des enjeux à venir, le président de la Mutualité française a récemment évoqué l’idée d’une « assurance obligatoire pour la prise en charge de la dépendance ». Les Mutuelles de France ne sont pas opposées à l’idée d’une assurance obligatoire à condition qu’elle soit soumise aux critères suivants : un système de garantie unique, obligatoire pour toutes et tous, basé sur un système de répartition.
Ces conditions sont nécessaires à la défense d’un modèle solidaire. Pour répondre aux défis actuels et faire vivre notre identité mutualiste, le mouvement doit réfléchir et avancer ensemble. En effet, la Mutualité doit sans cesse interroger la société, créer des espace de réflexions, faire de nouvelles propositions sociétales. Toujours au plus proche des citoyens, elle doit penser de nouvelles solidarités à mettre en œuvre. C’est pourquoi les Mutuelles de France prennent activement part au fédéralisme et aux discussions qui l’animent. Pour préparer leur participation au Congrès de la Mutualité française, elles organiseront des débats internes sur les thématiques précitées lors de leur conférence nationale le 5 juin prochain.