Depuis plusieurs années, les inégalités dans l’accès aux établissements pour personnes âgées dépendantes se sont accrues, et les conditions d’accueil et d’accompagnement dans les EHPAD n’ont cessé de se dégrader.
Le vieillissement de la population a conduit à l’augmentation du nombre de résidants et les besoins en soins. Il n’a pas été accompagné du renforcement des moyens humains et financiers nécessaires.
Si le nombre de professionnels a bien connu une progression, celle-ci s’est faite dans des proportions beaucoup trop faibles. Pire, la réforme de la tarification mise en place par la loi ASV de 2016 va aggraver la situation financière des EHPAD publics. Ces décisions s’inscrivent dans la droite ligne des politiques mises en œuvre ces dernières années, qui organisent un manque chronique de moyens pour les établissements de santé, que ce soit les hôpitaux, les établissements médicaux sociaux ou sanitaires.
Cette situation conduit à un manque de places disponibles dans tous les territoires, à un reste à charge insupportable pour les personnes hébergées et leurs familles, conduisant à des inégalités dans l’accès aux hébergements et à de nombreux renoncements de placement.
Dans ce contexte, l’annonce par Agnès BUZYN d’une prime de 50 millions d’euros, bien qu’ajoutée au budget de 2018, n’est pas suffisante pour répondre à l’urgence de la situation.
Assurer une bonne prise en charge de la perte d’autonomie est un défi et un devoir pour notre société. Afin d’y répondre efficacement, une politique publique volontariste et ambitieuse est dès maintenant nécessaire. Elle doit se traduire par une hausse des moyens des EHPAD et par une meilleure prise en charge solidaire pour les résidents.
Les Mutuelles de France apportent leur soutien à la journée de grève nationale du mardi 30 janvier pour exiger les moyens de prendre en charge dignement les personnes dépendantes.