La prise de conscience, ce sont ces violences sexistes et sexuelles qui étaient tues et qui sont désormais plus souvent dénoncées, portées devant la justice. Le chemin qui reste à parcourir, ce sont les violences qui perdurent, au sein du couple, de la famille ou au dehors, dont les femmes sont systématiquement la cible.
Le nombre de crimes et délits à caractère sexiste et sexuel enregistrés par les services de police et de gendarmerie augmentent régulièrement depuis 2017[1] :
- Viols et tentatives de viols : +17% en 2018, +19% en 2019, +11% en 2020, +32% en 2021, +12% en 2022.
- Autres agressions sexuelles : +20% en 2018, +8% en 2019, -3% en 2020, +33% en 2021, +11% en 2022.
Au total, pour 2022, 84 500 faits ont été enregistrés. C’est, par exemple, près du double du nombre de faits pour trafic de stupéfiants. Cela indique l’urgence à faire plus et mieux.
Le chemin qui reste à parcourir[2], ce sont les 848 meurtres féminicides commis par un conjoint ou un ex-conjoint depuis 2017 qui ont laissés plus de 1000 enfants orphelins. C’est le nombre de femmes qui subissent des violences dans le couple qui ne diminue pas (plus de 200 000 par an). C’est une femme sur 5 en situation de handicap qui a été victime de viol. C’est 1 femme lesbienne sur 2 et trois quarts des femmes bisexuelles qui ont été confrontées à des violences, dans l’espace public. C’est la quasi-totalité des personnes trans qui ont été confrontées à des injures et des agressions transphobes. 97,5% des coupables de l’ensemble de ces faits sont des hommes !
La Fondation des femmes[3] évalue les besoins budgétaires pour une action publique efficace entre 2,6 et 5,4 milliards d’euros. Il s’agit de soutenir les associations d’aides aux victimes, de fournir des hébergements d’urgences, de permettre aux victimes d’entamer leur reconstruction, de mener de larges actions de prévention. En 2023, l’État aura dépensé… 184,4 millions !
Face à cette situation, nous devons nous protéger et militer pour que les pouvoirs publics se mobilisent mieux et que la « grande cause » des quinquennats ne soit plus une « grande cause toujours ». Retrouvez ci-dessous des sites ressources pour vous engager, pour vous protéger, pour agir.
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[1] Service statistique ministériel de sécurité intérieure (SSMSI), Insécurité et délinquance en 2022 :
une première photographie, janvier 2023.
[2] Voir l’appel inter-organisation pour le 25 novembre 2023.
[3] Fondation des femmes, Où est l’argent contre les violences faites aux femmes ?, édition 2023